ATACACHAW, QUELLE JOIE DE NOUS RETROUVER
EXTRAIT DU TEXTE
« Les gens restent tard souvent au travail.
Tournent en rond. J’imagine dans mes bonnes heures qu’ils sont en communication avec la terre géométriquement, qu’ils partent deux heures plus tard, de zèle ailé et qu’ils en cherchent le centre, de leur rond, de la terre, de leurs minables existences. Quand je reviens à moi : je sais qu’ils lèchent simplement le cul du boss. »
SYNOPSIS
En pleine crise de l’attention, ils quittent leurs métiers, leurs enfants, renoncent à faire spectacle, s’essaient au voyages, entre missiles, chants et magicienne ils acceptent les devenirs...
CRÉATION 2017-2018
Texte et Mise en scène : Jessie Chapuis
Avec Marc Bonnin, Jocelyne Cailleau, Carmen Cailleau,
Anne-Marie Couly, Helia Galceran, Hannah Labrosse,
Michelle Lienne, Kealan Mulumba Panu, Ariane Orsini,
Isaac Ouazan Rémi Siredey,
Olivier Scala, Dominique Toury
Direction des chants : Dalila Khatir
Musiques : Guillaume Allory
Masque : Marie-Hélène Taisne
Lumière : Gaspard Gauthier
Co-production : Cie Le Cab, DRAC Île de France
Tournée :
10 au 18 novembre - Théâtre d'Aleph - Ivry-sur-seine
CITATION
« Si l’écologie de l’attention doit se fixer un défi, c’est bien celui de traduire la vérité trop abstraite faisant des mass media « des armes de distraction massive » en des termes bien plus précis, qui nous aident à comprendre selon quelles logiques concrètes nos attentions sont conduites à s’intéresser « spontanément » à des objets apparemment sans interêt. »
Pour une écologie de l'attention, Yves Citton
NOTE DE MISE EN SCÈNE
Lorsque je fais la rencontre de la compagnie Le CAB, je suis en pleine lecture des ouvrages de Matthew Crawford et d'Yves Citton. J'apprends parallèlement que la capacité d'attention des humains est devenue inférieure à celle du poissons rouge, passant de 12 secondes à 8 secondes, alors que celle du poisson est estimée à 9 secondes.
Travailler avec des acteurs amateurs est pour moi un enjeu passionnant et formateur.
Je rencontre chaque acteur-amateur et lors d'un entretien questionnaire, je récolte une mine d'informations qu'ils acceptent de m'offrir. Cela infuse en moi, grâce à mes lectures, mes intuitions, le travail de plateau, les propositions des acteurs, j'écris Atacachaw.
Je pars de la réalité de leur situation ; neuf acteurs amateurs se destinant à présenter leur spectacle, décident de ne plus le jouer et de partir en voyage. Un voyage qui permettrait de reconquérir une attention éparpillée, en passant métaphoriquement par leur mise à nu. Ils se dépouillent de leurs existences matérielles, de leurs aigreurs et tentent de faire corps avec leurs colères et leurs rêves. Ils partent le plus loin possible en pleine conscience de n’être que dans ce théâtre dont ils disposent pour la soirée.
L'écriture brasse différentes langues et j'ai tenu à ce que les acteurs puissent explorer un large spectre de jeu qui reflèterait la liberté à laquelle les personnages aspirent : être un et plusieurs à la fois...être multiples pour approcher le tout. Plateau nu, ils ont vagabondé entre scènes de groupe absurdes, monologue intimes, chants, tableaux oniriques, accompagnés des talents de Dalila Khatir et de Guillaume Allory.